Fière d’être “juste” une mom

Fière d’être “juste” une mom

Fière d’être “Juste” une mom 


Allô, 

 

Je suis Jeanne, la fondatrice de Marées. Maman de Léna, mariée à Vincent. Mes amours. 

 

Je suis aussi une entrepreneure depuis peu (dans l’âme, depuis toujours), une touche à tout, une très curieuse. 

 

Ça fait un moment que j’ai envie de raconter la maternité, l’allaitement. De partager simplement, ensemble, entre mamas. De parler de nos astuces, de nos coups de coeur, de sujets plus tabous, de nos bons coups et des moins bons coups aussi parfois. 

 

Juste du vrai. 

 

Je ne suis ni experte, ni thérapeute et encore moins médecin. 

 

Je suis “juste” une mom, une maman. C’est déjà beaucoup. En fait, c’est immense. 

 

La maternité, l’allaitement, ça m’a renversée en même temps que ça m'a passionnée. J’en ai fait une entreprise, une profession.  Et j’ai envie de vous raconter cette aventure mama-gnifique. 

 

NB : Il faut aussi que tu saches que les métaphores et les jeux de mots, ça égaye beaucoup nos journées. Tu es prévenue. (wink)


Qui aurait cru que les choses se seraient passées ainsi ?


En commençant à écrire sur la maternité, je me suis rendue compte à quel point ce n’est pas évident de trouver le bon ton pour en parler. C’est probablement parce que les émotions ressenties quand on devient maman proviennent de notre “gut”, de nos entrailles (n’oublie pas de rouler ton “r” quand tu dis “entrrrailles), de notre utérus (oui, oui, tu peux rouler celui-là aussi), de notre féminité, de notre chair, etc. 


Comment expliquer et nommer tout ce qui se passe en dedans à l’aube de cette nouvelle réalité ? Comment trouver le bon ton, les bons mots pour s’adresser à des femmes qui, malgré leur magnifique unicité et leurs différences, sont toutes interconnectées par cette expérience transformatrice qu’est la maternité. Nous ne devenons pas toutes mères. Mais nous venons tous/toutes de notre mère (je sais, des hommes ont donné naissance, mais restons concentrées sur le sujet ici, la femme=mère. Un homme qui donne naissance vit-il la Maternité… ? Ça y est, je suis mêlée). 


Devenir maman est certainement la chose la plus intense que j’ai vécue de t-o-u-t-e ma vie. La plus belle et la plus renversante, dans tous les sens du terme. Sub-mère-geante ! (tu as été prévenue pour les jeux de mots)


Avant de donner naissance, je me rappelle des femmes qui me parlaient de leur maternité, de leur accouchement. D’un côté, j’étais curieuse, je voulais savoir, m’informer. J’étais captivée. Je voulais être bonne, réussir ma maternité, mon allaitement. Beaucoup de pression sur mes petites épaules. Mais j’étais mélangée dans mes émotions aussi. 


J’anticipais beaucoup quelque chose que je ne connaissais absolument pas et qui allait me faire perdre mes repères. 


La jeune fille nomade de 38 ans, adepte du dance floor, libre, spontanée et désinvolte, paniquait complètement à l’idée de devenir LA personne ressource pour un autre être humain et ce, 24/7. Je me sentais sub-mère-gée par toutes ces nouvelles émotions, cette nouvelle réalité. 


Puis, j’ai donné naissance, je suis devenue maman, tranquillement, à mon rythme. Au gré des journées, en suivant le flot. Parfois avec l’impression que chaque journée se ressemble (souvent trop), que chaque geste doit être répété des dizaines de fois par jour. Et des journées pourtant si différentes, si uniques. Avec un petit être tout nouveau qui découvre le monde à chaque seconde et qui vit tout avec la plus grande intensité.   


Un jour, je te raconterai tous les bras de village que ça m’a pris pour me relever de cette aventure. Oui, il y a eu des boutes tough. J’en parlerai peut-être quand on se connaitra un peu plus. Et on parlera certainement de l’ambivalence qui vient avec la maternité prochainement aussi, donc reste connectée si tu as envie de continuer la jasette avec nous.  


Tout ça pour dire que j’aime mon enfant d’amour fou et inconditionnellement. Si ce n’était pas d’elle, je ne serais pas ici aujourd’hui à écrire ces lignes pour vous. Je ne serais pas non plus la fondatrice de Marées, une entreprise tellement jolie! Une entreprise créée pour les mamans, par une maman. 


Qui aurait cru que les choses se seraient passées ainsi ?


Quand je suis tombée enceinte, après 2 ans d’essais plutôt laborieux (une autre thématique intéressante : la fertilité ou l'infertilité), on a vécu de l’isolement, comme tout le restant de la planète. Juste pour te mettre en contexte, j’ai donné naissance en juin 2020. Mes suivis médicaux et mon accouchement se sont passés durant un isolement quasi complet. Ça a été assez stressant. Plusieurs ressources n’étaient plus disponibles. Il fallait être créatif pour beaucoup de nouvelles affaires. Genre faire son pain. Ça, c’est quand il n’y avait pas de pénurie de farine. Genre se trouver des cours prénataux en ligne. 


Genre s’inventer entre nous puisque nous n’avions plus accès au monde extérieur, à notre village.   


Par nécessité, je me suis mise à observer ce qui se passait dans le monde de la maternité sur les réseaux sociaux. Je m’y accrochais comme à une bouée. Je me renseignais du mieux que je pouvais sur ce qui m’habitait, j’essayais de comprendre ce que les autres vivaient. Comprendre ma nouvelle réalité et celle des autres mamans. J’en ai fait des ateliers, écouté des balados, lu des posts, des témoignages, des livres. Pour comprendre, être guidée. Nous sentir soutenus. 


Ça m’a amenée à constater qu’il y avait beaucoup de mamans qui avaient besoin de jaser. D’échanger. Comme moi. Toutes connectées d’une certaine manière. 


Malgré la situation mondiale, malgré l’isolement, malgré les drames, je trouve qu’il y a eu quelque chose de beau qui s’est passé durant les 2 dernières années. J’ai vu et entendu des gens avec de grands besoins de changement. Vu beaucoup de résilience. Comme si pour beaucoup de femmes et de familles, leur monde devait revoir sa trajectoire. 


Quand je suis devenue maman, mon monde a changé de trajet pas à peu près. Ce que je trouve le plus extraordinaire, c’est que grâce à cette aventure existentielle qu’est la maternité, je suis retournée à mon essence. J’ai dû apprendre à écouter mon rythme. J’ai reconnecté avec des éléments de ma vie que j’avais mis de côté depuis trop longtemps, comme ma créativité, mon besoin d’écrire, de vivre dans un monde plus coloré à tous les niveaux. J'ai dû apprendre à être patiente, à (me) faire confiance. À laisser venir les choses comme elles se présentent, souvent. 

 

À connecter.

 

Je me suis choisie aussi, par nécessité. Pour être une meilleure moi et une meilleure maman nécessairement. Plus connectée à ma personne et connectée aux autres êtres humains(es) qui m’entourent. 

 

Je vais toujours me rappeler de ce moment où Léna, ma fille, venait de naître. J’étais droguée à l’hormone de l’amour (l’ocytocine) et en même temps, je me sentais tellement vulnérable. Ce moment où je me suis rendue compte qu’une des choses qui compterait considérablement dorénavant, c’est d’être fière de moi, peu importe. Aux yeux de ma fille surtout et aux miens. Je ne parle pas ici de la fierté d’être une super mom hyper performante. Mais juste d’être fière de moi, de ce que j’accomplis, petit à petit, jour après jour. Que ça, ça serait mon mantra.

 

Être fière.


Je me sens hot d’être une mom. 


Ma vision du travail a beaucoup changé aussi. Je voulais être heureuse dans ce que je fais, connectée à cette essence que je re-découvrais petit à petit. Je voulais être présente. Je voulais continuer de voguer sur le magnifique flot de la maternité. Au chaud dans cet univers, enfin chez moi. 


Et j’ai quitté mon emploi. J’ai fait le saut. Et….. 


Et j’ai créé Marées. Une boutique en ligne uniquement pour les mamans. Une boutique qui a aussi comme mission de soutenir la communauté des mamans qui font le choix d’allaiter. Qui leur permet de se remettre sur pieds en étant confortables et adorables, qui promouvoit aussi le fait qu’allaiter, c’est faisable partout, simplement, sans jugement, sans pression, aussi longtemps que ça te tente à toi.  

 

Je suis aussi devenue Marraine d'allaitement, pour soutenir les mamans durant leur(s) aventure(s) lactée(s). Parce que je voulais comprendre ce que d'autres ont vécu. Me sentir connectée. Aider, partager. 


Maintenant, à l’heure d’écrire ces lignes, ma fille vient tout juste d’avoir 2 ans. Et je peux dire que j’ai survécu à cette aventure en montagnes-russes. C’est fou hein, écrire : “j’ai survécu”, ça sonne intense, non? 


Non, personne n’est jamais mort par manque de sommeil. Ni de l’indécision compulsive de son enfant, ni de se faire dire non, 3000 fois par jour. Personne n’est mort non plus que sa maison devienne un chantier à mesure que les minutes de la journée s'égrainent, personne n’a disparu pour toujours sous des montagnes de vêtements à plier. Personne n’est mort des 2 gastros, 2 virus weird innommables, des 8 rhumes et du pied-main-bouche attrapés dans les dix premiers mois de garderie. Je ne vais même pas parler de Covid ici, parce que…Point. Je sais très bien que des gens vivent des drames. D’autres sont bien plus gravement malades. 


Avoir un enfant en pleine pandémie, ça aussi, on n’en parle même pas. 


J’ai quand même un peu de nostalgie et un petit “moton”, soyons honnête quand je raconte cette histoire. Je la trouve belle, mais je la trouve tough. 


Qui aurait cru que les choses se seraient passées ainsi ?


Je remercie la vie d’être où je suis, en santé, maman et amoureuse et très reconnaissante de cette aventure magnifique. Tous les jours, c’est merci la vie ici. 


PS : J’allaite encore. C’est un immense privilège. Ok, des fois, je suis tannée de me faire tirer les tétons ;), mais je suis reconnaissante de ce moment doux mère-fille unique et éphémère. J'aime encore ça, allaiter. Qui aurait cru !


Il y a beaucoup de beauté, beaucoup de mama-gnifique dans tout cet océan de possibilités. Ça donne des petites rides jolies. Des étoiles dans les yeux aussi. Beaucoup d’étoiles. Une chance !


Alors voilà. Maintenant qu’on se connaît un peu plus, on peut continuer notre aventure ensemble à travers Marées. On peut connecter. 


Maintenant que tu connais un brin de mon histoire, on aimerait connaître la tienne. De ta maternité, de ton aventure lactée. 


Écris-nous. Raconte-nous. 


Prochainement, on parlera de la matrescence, de l’ambivalence des émotions que l’on ressent quand on devient maman. J’ai hâte. On parlera du monde des licornes des nouvelles mamans. Tu sais, le monde qui est tout rose et tout parfait et qui sent l’amour, juste l’amour. Et on parlera aussi des “Stranger Things”. Cet univers dans lequel on bascule parfois qui est un peu moins lumineux, où y a pas les licornes. Ces 2 mondes se côtoient, promis. Et je te dirai comment j’y ai trouvé mon équilibre. 


L’ambivalence is a real thang Mama. 


On s’en reparle. 


Love, 


Marées