Dans mon portail, j'emmène ...

Par Jeanne Beaulieufévrier 07, 2024

Les astuces essentielles d’allaitement que tu voudras emporter avec toi dans le portail de la maternité.

Coucou les Mamas,

J’avais envie depuis longtemps de vous concocter un petit guide spécial allaitement de mes 5 astuces préférées. J’ai mis là-dedans des petites stratégies pour vous aider à traverser le grand portail de la maternité avec bienveillance et clairvoyance.

Et si vous souhaitez allaiter, ces astuces sauront être des alliées précieuses.

Quand je m'assois devant mon ordinateur pour déposer et vous partager mes pensées, ça me fait un bien fou ! Je réalise aussi un rêve que j’ai depuis toujours, qui est celui d’écrire et je me sens privilégiée.

Et en écrivant ce billet, ça m’a fait traverser toutes sortes d’émotions.

Ça m’a fait repenser aux idées préconçues que j’avais avant que ma fille vienne au monde. Je me suis rappelée des phrases préfabriquées que j’avais assimilées avant sa naissance comme, les “bonnes pratiques” de la maman “parfaite”.

Exemple (on juge pas SVP) :

“Qui allaite jusqu’à 2 ans ?”. Qui se prive de liberté à ce point ? (Je ne connaissais aucunement les bienfaits de l’allaitement à ce moment-là).

“ Quand mon enfant aura quelques semaines, je lui apprendrai à s’endormir seule”. (il est où le petit émoticônne qui se paie ma tronche. Insérer ici.)”.

“Quand je deviendrai Maman, je saurai trouver du temps pour moi. Je ne serai pas cette maman fatiguée et stressée par le temps, que je croise sur mon chemin. Je saurai respecter mes limites”.

“Quand je serai mère, je vivrai ça de manière naturelle, parce que c’est ce qui est écrit en moi. D’accord, mais pas que. Je ne savais rien sur le 4e trimestre par exemple. (Pour en savoir plus sur le 4 trimestre, je t’invite à lire l’article : Mamatrescence”).

Bref ! Tout ça a un peu pris le bord dès mes premières contractions, je crois bien. Dès le moment où j’ai senti que ce que je m’apprêtais à vivre était BEYOND ce que je croyais ÊTRE.

Choisir ce que l’on amène avec nous dans le portail de la maternité est important. Et c’est pas évident de le faire avec justesse, parce toutes les histoires sont différentes et que l’on ne sait jamais vraiment ce qu’on pigera dans le “grand sac de la vie” et ce dont on aura besoin.

C’est humain de se projeter, de vouloir bien faire, pour soi, pour sa famille. C’est une manière de se préparer mentalement et de voir venir. On se projette. C’est normal.

Malgré que nous soyons des mammifères et que donner naissance et allaiter est écrit dans nos gènes, nous laissons bien souvent de côté, notre instinct animal.

Une chose dont je suis certaine, c’est que même si nous ne connaissons pas notre avenir, c’est super important de s’informer quand on se prépare à donner naissance, à allaiter.

Pour faire des meilleurs choix. Pour être mieux outillée une fois qu’on est transportée par cette grande vague d’amour transformatrice et magnifique.

C’est pourquoi, en tant que maman qui allaite depuis 3 ans et demi maintenant (eh ouais, les convictions…) et aussi en tant que marraine d’allaitement, je suis persuadée que ces 5 astuces seront des alliées précieuses que vous pourrez emporter avec vous dans les premiers moments avec bébé.

Vous saurez me le dire mes chères Mamas.

1. Connecter avec son instinct :

Dans les premiers jours de vie avec ma fille, j’ai beaucoup regardé ma montre. Mes journées étaient rythmées avec les cycles de mon bébé. Une routine désorganisée et cacophonique où j’avais de la difficulté à prendre soin de moi. Des fois, je trouvais le temps long en titi.

On m’avait dit de regarder les signaux de faim de mon bébé, de compter les pipis, de regarder les couches, d’observer ses mimiques…

Honnêtement, tout était du pareil au même pour moi. J’avais l’impression de ne rien voir venir, de ne pas comprendre mon bébé (normal, on se connaissait à peine). Et j’imagine que pour me donner un sentiment de contrôle et m’assurer que mon bébé était ok, je monitorais tout minutieusement.

Je ne me faisais pas confiance.

Alors je regardais ma montre et je comptais tout.

Je voulais qu’elle boive au moins 7 minutes de chaque côté (où avais-je lu ça… ?), je voulais allaiter au moins aux 3 heures, elle n’avait dormi que 27 minutes, je voulais avoir allaité au moins 12 fois dans ma journée, combien de pipi aujourd’hui ?… etc.

J’avais l’impression que toute ma vie était désormais ainsi et je manquais de perspective. C’était ça, la maternité ?

Quand j’en ai eu assez de ce non-sens, j’ai lâché ma montre que j’ai commencé à observer, pour DE VRAI, à suivre le flow, à me détendre en acceptant que les choses n’iraient pas comme je voulais ou comme je pensais.

Et c’est là que j’ai commencé à comprendre que mon bébé avait des choses à me dire, à m’enseigner.

Des choses observables.

J’ai appris à écouter. À observer. À ne plus compter, à suivre notre flot.

Pour DE VRAI, les Mamas, apprendre à se faire confiance dans la maternité et avec son enfant est l’une des choses les plus powerful au monde (j’exagère à peine).

Faites-vous confiance, lâchez vos montres et choisissez plutôt l’observation. Vous allez Go with the flow éventuellement, promis et c’est beaucoup plus payant sur le long terme.

(Si votre bébé a besoin de soins particuliers, suivez les recommandations de votre sage-femme, médecin, ou la personne qui vous suit). Ce n'est pas un avis médical ici.

2. Choisir ses alliées, bâtir son village :

Dans ma tête, allaiter, c’était naturel (c’était la seule chose que je savais really). Tout se passerait donc bien.

Quand j’étais à la maison de naissance, les sages-femmes m’ont parlé des marraines d’allaitement et du soutien qu’elles pouvaient m’apporter.

À ma grande surprise, j’ai eu besoin de beaucoup plus de soutien que je pensais (mentalement et physiquement) et ma marraine en allaitement a été mon premier ancrage.

C’est elle qui m’a aidée à me tourner vers d’autres professionnels telle une IBCL, qui m’a parlé d’ostéopathie pour bébé, des haltes allaitement. C’est elle qui m’a aidée à y voir plus clair dans les ressources de mon quartier.

C’est elle qui a écouté pour de vrai et pour la première fois, avec patience et bienveillance, mon récit d’accouchement ✨.

Je ne sais pas si tu savais ça, mais c’est possible d’avoir une marraine d’allaitement en prénatal. Oui oui ! C’est un peu comme un cours prénatal, mais version “allaitement”. Vous pouvez commencer les suivis avant de donner naissance. Elle va travailler avec vous pour mettre en place votre allaitement, vous outiller.

De cette manière, quand bébé est là, que vous vivez une situation d’urgence, que vous avez besoin de soutien ou que vous ressentez des inconforts, vous avez déjà une ressource en place.

Et ça, c’est gagnant !

Avoir une marraine en prénatal est seulement un exemple d’alliée, et il y a tout plein d’autres options ; ostéopathie, relevailles, répits, ateliers postnataux, doula postnatale (je vous recommande Amélie, une douce amie) psychologue, amies, famille ! C’est possible de bâtir son propre village.

3. Créer son temple :

Allaiter, c’est un emploi à temps plein où les horaires sont changeant et où Mama est sur appel 24/7.

C’est pourquoi, surtout dans les premiers instants (semaines, mois), c’est important d’être bien installée pour allaiter.

Ce qui m’a beaucoup aidée, c’est d’avoir un petit panier avec mes accessoires préférés et essentiels à portée de main, en tout temps.

Voici ce que j’ai mis dans mon panier :

Une gourde d’eau bien remplie
De la lanoline (ou votre onguent préféré pour prévenir les gerçures et autres irritations)
Un livre (ou mon téléphone, avec son chargeur)
Des débarbouillettes
Un baume pour les lèvres nourrissant (ou la lanoline haha)
Mon Haaka
Des compresses d’allaitement
Un coussin de voyage pour le cou (c’est vraiment pratique pour les petits power naps)
Un snack santé (voir point 5)
De la crème à mains (on a bien le droit de se faire un petit massage une fois que bébé s’est endormi).
Un chouchou pour attacher les cheveux.

Ce petit panier me suivait partout dans ma maison, où je décidais d’allaiter bébé.

Aussi, dans le salon, j’avais installé ma « station d’allaitement » (ou mon bordel, c’est selon) dans le divan. Avec un coussin d’allaitement et des petites couvertures que je pouvais rouler pour bien installer mes bras ou la tête de bébé, mon coussin de voyage, mon coussin pour mettre sous mes genoux en position physiologique, etc.

Au début, mon amoureux ramassait au fur et à mesure derrière moi. Il a vite compris que j’avais besoin que tout reste disponible, en tout temps. Au yable le ménage, pas touche à mon TEMPLE de l’allaitement!

Faites-vous plaisir, mettez-vous à l’aise. Achetez votre tisane préférée (celle compatible avec votre allaitement), votre baume à lèvre favoris, mettez ça à votre goût. Appréciez votre environnement pour vous y sentir le plus détendue possible.

Ça refait la déco, mais c’est passager. Promis !

4. Explorer :

Je vous fais une confidence, je n’ai jamais réussi à allaiter dans la position de la madone. Après avoir dormi 2 heures dans une nuit, qui a envie d’aller s'asseoir dans une chaise droite en tenant un poids de 9 libres accroché au bout de son mamelon. Paaaarsonne.

Et pourtant, no judgment, c’est la position la plus populaire chez les Mamas.

Ceci étant dit, je n’ai rien contre la madone, mais c’est important pour moi de vous rappeler qu’il y a d’autres positions : EXPLOREZ !

Conseils de pro : Pour essayer une nouvelle position, n’attendez pas que bébé soit enragé de faim. Vous pouvez plutôt essayer quand bébé est calme et disposé. Vous serez plus patients tous les deux.

J’ai allaité ma fille en position couchée et en position physiologique uniquement. Ça m’a beaucoup aidée à me reposer, à diminuer les courbatures en lien avec l’allaitement et à apprécier ces moments avec bébé.

De toute manière, bonne chance pour allaiter une 3 ans dans la position de la madone.

5. Manger, boire ! (la base, quoi !) :

Allaiter demande beaucoup d’énergie à votre corps. Parce qu’après avoir fabriqué un être humain de A à Z durant 9 mois, il faut maintenant le nourrir ! Et ça, ça passe par l’alimentation et l’hydratation.

On dit qu’une femme qui allaite a besoin d’un apport calorique supplémentaire quotidien allant de 300 à 1000 calories.

Mama, c’est normal si tu as tout le temps faim. Même la nuit.

Je me rappelle tellement de fois où je venais de rendormir mon bébé près de moi et que j’avais FAIM ! Et je ne bougeais pas pour ne pas le réveiller. Et mon ventre qui gargouillait, et moi qui ne dormait pas parce que J’AVAIS TROP FAIM ! C’est non.

C’est une bonne idée de penser à ce qu’on voudra avoir à portée de main comme collation en postpartum. Et je ne vous fais pas de secret si je vous dis que c’est important de penser à des snacks “santé”, nourrissants, pas trop transformés, qui contiennent des fibres, des protéines. Ça évitera d’avoir des creux constamment et de flancher pour des calories vides.

Voici quelques exemples de collations saines :

Des noix (pourquoi pas mettre quelques morceaux de choco noir avec une poignée de noix de Grenoble)
Des fruits (une banane, c’est méga plein de bonne choses)
Un verre de lait d’avoine (On the go, la nuit, ça sauve des vies… et le sommeil de maman !)
Des barres tendres ou des muffins maison (oui, avec du chocolat, des fruits séchés, ce que vous aimez)
Des morceaux de fromage, avec des craquelins (Allô les Raincoast, ça coûte un bras, mais…c’est délicieux et ça peut presque remplacer les beignes au Dunkin ;))
Légumes avec hummus, trempette au tofu, etc.
Bol de granola
Boules d’énergie
Etc.

Je pense que le truc, c’est d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent facilement et que vous aimez. De garder en tête qu’on ne mange désormais plus pour deux, mais qu’on a certainement besoin d’un apport nutritif supplémentaire.

Et n’oubliez pas de vous hydrater. Les recommandations, c’est 1 (un gros minimum) à 2 litres par jour.

Nous sommes des êtres constitués d’eau et le lait que nous produisons chaque jour l’est aussi.

Tout votre être vous dira merci.

Maintenant que ma fille a trois ans, je me dis souvent que si c’était à refaire, je ferais les choses avec plus d’aisance. Maintenant que je fais partie de “celles qui savent”, ma boîte à outils est bien remplie.

J’ai appris à mieux définir mes limites, en même temps qu’à être plus flexible. Je suis rendue une excellente observatrice. Je me rappelle de ces premiers moments avec beaucoup de compassion envers moi-même et je trouve ça beau en titi maintenant.

Donnez-vous le temps. Vous êtes deux nouveaux êtres sur cette terre (un nouveau bébé et une nouvelle mère).

Je pense que c’est aussi réaliste de revoir nos stratégies en cours de route. C’est humain. C’est ça s’adapter. Même quand on a été très à cheval sur nos stratégies au départ.

Et la maternité, c’est être championne de l’adaptation. Master capitaine de bateau des intempéries de la nature humaine.

Et toi, Mama, quelles informations emmènerais-tu avec toi pour traverser le grand portail de la maternité ? Comment choisirais-tu tes astuces ? Qui seraient tes alliées ? De quoi t’inspirerais-tu?

Voilà les Mamas, je vous souhaite tellement de douceur, même si je sais que les premiers moments sont intenses et puissants.

Allez à la rencontre de votre maternité, donnez-vous la chance et le droit d’essayer, de tester, d’être dans le mouvement, l’observation.

Des vagues de douceur.

Je suis là.

Bon courage,

Jeanne, pour Marées.

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